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Les Canadiens atteints de fibrose kystique vivent plus longtemps

MARCH 14, 2017

Une étude menée par la Dre Anne Stephenson du St. Michael’s Hospital publiée aujourd’hui dans la revue Annals of Internal Medicine montre que les Canadiens atteints de fibrose kystique vivent en moyenne 10 ans de plus que les personnes fibro-kystiques vivant aux États-Unis.

La recherche, financée par la Cystic Fibrosis Foundation (CF Foundation) des États-Unis, a utilisé les données du Registre canadien sur la fibrose kystique et du registre américain recueillies entre 1990 et 2013. La Dre Stephenson a constaté que, pour les cinq dernières années de cette période, soit de 2009 à 2013, il y avait un écart de 10 ans entre la longévité des Canadiens et celle des Américains atteints de fibrose kystique. Les données recueillies dans les deux registres entre 2009 et 2013 montrent que l’âge médian de survie des Canadiens fibro-kystiques est 50,9 ans comparativement à 40,6 ans pour les Américains.

L’objectif de l’étude de la Dre Stephenson et ses collègues était de vérifier s’il y avait une diffférence entre la longévité des Canadiens et celle des Américains fibro-kystiques; elle n’avait pas pour but de comprendre les raisons d’une telle différence le cas échéant. S’il n’y a pas de raison claire qui puisse expliquer cet écart, certains indices indiquent que l’adoption au Canada d’un régime riche en gras dès le jeune âge afin de favoriser une croissance et une nutrition normales peut jouer un rôle. Cette approche de la nutrition a été adoptée dans les années 70 au Canada et seulement dans les années 80 aux États-Unis. L’étude cible aussi d’autres facteurs pour expliquer cet écart, dont la transplantation pulmonaire et les différences dans les systèmes de soins de santé des deux pays.

Bien que le Canada (et les États-Unis) aient connu une augmentation importante du taux de survie des personnes fibro-kystiques, il reste encore beaucoup de travail à faire pour améliorer la vie des Canadiens touchés par la fibrose kystique. Chaque année, beaucoup de jeunes Canadiens meurent de cette maladie ou doivent subir une transplantation pulmonaire en raison de la dégradation de leurs poumons; selon les plus récentes statistiques, la moitié des Canadiens qui ont perdu leur combat contre la fibrose kystique étaient âgés de moins de 32 ans.

La lutte contre la fibrose kystique est mondiale. Nous continuerons à suivre la situation chez nos voisins américains et ailleurs dans le monde afin de partager nos connaissances, nos ressources et notre expertise et en faire profiter la communauté FK du Canada et de partout dans le monde. Par exemple, la CF Foundation a joué un rôle déterminant dans le développement des premiers médicaments qui s’attaquent à l’anomalie de base (ivacaftor) et continue à soutenir le développement d’une grande variété de traitements. Fibrose kystique Canada a suivi la voie tracée par la CF Foundation en établissant, dès le début des années 70, le Registre canadien sur la fibrose kystique (conçu sur le modèle du registre américain), ce qui lui a permis d’avoir une compréhension globale de la population fibro-kystique dans son ensemble. Tant le registre canadien que le registre américain recueillent, sur une base volontaire, des données sur les patients qui reçoivent des soins dans les centres et cliniques accrédités, ce qui permet de dégager un portrait global de la population fibro-kystique dans les deux pays. Nous continuerons à collaborer avec la CF Foundation et nos partenaires dans le monde entier afin de partager nos connaissances et nos résultats de recherche afin d’atteindre notre objectif ultime : mettre FIN à la FK!

Faits saillants de l’étude :

  • Entre 2009 et 2013, l’âge médian de survie des personnes fibro-kystiques était de 50,9 ans au Canada comparativement à 40,6 ans aux États-Unis.
  • Le taux de survie au Canada a commencé à augmenter vers 1995 et la hausse a été encore plus spectaculaire à compter de 2005.
  • Après pondération des facteurs liés à la gravité de la maladie, le risque de mortalité était de 34 % moins élevé au Canada qu’aux États-Unis.
  • Il n’y a pas de différence significative dans le risque de mortalité entre les patients américains détenant une assurance santé privée et les Canadiens bénéficiant d’une couverture publique universelle.
  • Le risque de mortalité des Canadiens est de 44 % moins élevé que celui des Américains qui reçoivent des soins continus en vertu des programmes Medicare/Medicaid, et de 70 % moins élevé que celui des Américains qui n’ont pas d’assurance ou dont on ignore s’ils ont une assurance.

Pour lire l’intégrale de l’article de la Dre Stephenson dans Annals of Internal Medicine, cliquez ici.