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Pleins feux sur la recherche

Recherche sur les thérapies géniques ou à base de cellules souches contre la fibrose kystique
Dr Thomas Waddell

Fibrose kystique Canada s’intéresse grandement à la recherche sur les thérapies géniques ou à base de cellules souches, étant donné qu’il s'agit d’une priorité absolue en matière de santé de la communauté canadienne fibro-kystique.

Les thérapies géniques peuvent « corriger » toute anomalie du gène CFTR chez des personnes atteintes de fibrose kystique (FK) ou fournir à ces personnes une copie additionnelle non défectueuse du gène. Les thérapies à base de cellules souches livrent des cellules saines (généralement prélevées chez la personne traitée et corrigées génétiquement en laboratoire pour obtenir un gène CFTR normal) dans l’organisme, par exemple dans le poumon, pour aider à normaliser la fonction respiratoire. Ces méthodes sont prometteuses et laissent espérer la mise au point d’un traitement, possiblement curatif, pour toutes les personnes atteintes de FK, peu importe la mutation en cause. Toutefois, de nombreux obstacles doivent encore être surmontés pour que ces concepts et techniques de laboratoire soient transposés en traitements viables pour les personnes fibro-kystiques.

Par exemple, les méthodes basées sur les cellules souches sont très onéreuses et complexes, car elles impliquent de prélever des cellules et de corriger la mutation du gène pour chaque personne atteinte de FK. Il serait beaucoup plus facile de pouvoir livrer les mêmes cellules souches avec un gène CFTR corrigé chez plusieurs personnes atteintes de la maladie, et la qualité serait plus facile à contrôler. Dans des conditions normales, ce serait impossible à réaliser étant donné que le système immunitaire du receveur rejetterait les cellules souches provenant d’une autre personne, comme il peut arriver avec le rejet d’organe chez des greffés.

Le Dr Thomas Waddell, chercheur émérite et chirurgien thoracique (médecin spécialisé dans la transplantation pulmonaire) au University Health Network de Toronto, essaie de contourner ce problème. Il a reçu un financement sur trois ans (2022-2025) de Fibrose kystique Canada pour étudier le « Recours aux cellules immuno-modifiées pluripotentes de lignée sécurisée dans la thérapie cellulaire de remplacement contre la fibrose kystique ».

Le Dr Waddell et son équipe ont proposé une approche de rechange à la transplantation pulmonaire dans les cas de maladie respiratoire au stade terminal en présence de FK; cette intervention étant associée à de nombreuses complications et à de nombreux risques, comme l’infection et le rejet.

Ils tentent de générer des « cellules sur mesure » ou des cellules souches qui sont modifiées de sorte à ne plus pouvoir être reconnues par l’organisme comme étant des corps étrangers et ainsi rejetées. L’équipe apporte certaines modifications aux cellules afin qu’elles soient tolérées par le système immunitaire et dotées d’un interrupteur de sécurité, de manière à pouvoir suivre étroitement leur croissance et à ce qu’elles puissent être livrées dans le poumon hôte sans danger. Si la démarche s’avère fructueuse, des cellules universelles sur mesure pourraient servir pour de nombreux patients atteints de FK et porteurs de mutations différentes, étant donné que ces cellules seraient toutes porteuses du gène CFTR normal.

La livraison de cellules sur mesure dans les poumons FK serait moins effractive et moins risquée qu’une transplantation pulmonaire et aurait de nombreux bienfaits, comme l’amélioration de la fonction respiratoire avec le temps. L’équipe du Dr Waddell commencera par introduire des cellules sur mesure dans des poumons de petits animaux. Si elle réussit à montrer que cette démarche améliore la fonction de la protéine CFTR et augmente la résistance aux infections respiratoires, elle pourra passer à la phase préclinique en ayant recours à une plateforme de perfusion pulmonaire.

Ce système sert à conserver vivants et fonctionnels les poumons retirés lors d’une transplantation réalisée chez un patient fibro-kystique, pendant plusieurs heures après la chirurgie. Si ce modèle s'avère un succès, l’étape suivante serait de tester l’efficacité des cellules sur mesure dans des poumons humains dans le cadre d’un essai clinique. Toutefois, avant d’en arriver là, de nombreux autres aspects de cette technologie doivent être pris en compte et étudiés en profondeur afin d'assurer la sécurité des participants. Les travaux du Dr Waddell financés par Fibrose kystique Canada ont le potentiel d'avoir des répercussions considérables sur les stratégies cellulaires dans le traitement des poumons. Ces stratégies pourraient aussi être adaptées à d'autres organes comme le pancréas, ou à d'autres tissus touchés par la FK.