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Dr Gagan Gupta Miser sur la médecine personnalisée pour la FK à l'avenir
Dr Gagan Gupta - Miser sur la médecine personnalisée pour la FK à l'avenir

Le Dr Gagan Gupta est professeur et chercheur au Département de chimie et de biologie de la Toronto Metropolitan University. Il a récemment reçu un financement de Fibrose kystique Canada, sous la forme d’une subvention pour chercheur en début de carrière, pour son projet intitulé : Faire le lien entre le profil d’interactions de la CFTR et la réponse aux médicaments dans des modèles cellulaires des voies respiratoires humaines. Poursuivez votre lecture pour savoir ce que le Dr Gupta avait à nous dire à propos de ses travaux et de son implication dans le domaine de la fibrose kystique.  

Pouvez-vous nous parler brièvement de vos travaux? 

Chaque patient atteint de fibrose kystique (FK) est unique, et la nature même de la maladie est imprévisible. Par conséquent, la réponse aux traitements et les complications qui découlent de la FK varient considérablement d’une personne à l’autre. Mes travaux visent à venir en aide aux patients fibro-kystiques en créant des plans de traitement personnalisés. J’entrevois un avenir dans lequel la médecine personnalisée permettra aux patients de recevoir des médicaments légèrement différents en fonction de la gravité de leurs symptômes, adaptés à leur état de santé unique.  

Le principal objectif de mes travaux est de paver la voie à cette médecine personnalisée d'avenir. La protéine CFTR interagit normalement étroitement avec de nombreuses autres protéines dans l’organisme. Dans la fibrose kystique, certaines ou plusieurs de ces interactions peuvent être perturbées. Nous voulons identifier les partenaires interagissant avec la protéine CFTR défectueuse dans la FK. Ce faisant, nous pourrons concevoir de nouveaux outils pour étudier ces partenaires et mieux comprendre le fonctionnement de la CFTR défectueuse à l’intérieur de la cellule. Ces nouvelles connaissances feront la lumière sur la maladie et mèneront à de nouvelles possibilités de traitement.   

Expliquez-nous ces réseaux d’interactions avec la CFTR et pourquoi ils sont si importants pour la recherche? 

Beaucoup de ces réseaux étaient jusque-là inconnus, et ceux que nous connaissions avaient été identifiés à l'aide de techniques différentes. Bon nombre de ces techniques utilisaient des cellules déjà rompues, surtout des cellules mortes, et il est possible que des interactions aient déjà été perdues. En revanche, la technique que nous utiliserons pour découvrir ces partenaires interagissant avec la CFTR est plus moderne et repose sur des cellules vivantes. Cette approche nous permet de bâtir le réseau de la CFTR afin de tenter de déterminer en quoi il diffère chez les personnes atteintes de fibrose kystique.  

En plus d'avoir observé des différences notables, nous avons réalisé que la fonction normale de certains de ces réseaux est rétablie après l’instauration d’un traitement correcteur moderne de la CFTR comme Orkambi ou Trikafta. Ces observations sont au cœur de nos travaux, et nous croyons que leurs répercussions pourraient être bénéfiques dès maintenant pour les patients. En sachant quelles interactions sont manquantes et en les restaurant, nous pouvons mettre au point de meilleures options de traitement et des traitements plus personnalisés.   

Quelle incidence vos travaux auront-ils sur la population de personnes atteintes de FK qui ne sont pas actuellement admissibles au traitement par Trikafta ou chez qui ce traitement est inefficace? 

Même si l'arrivée de Trikafta a été révolutionnaire et a permis à des patients d'avoir une vie plus normale, ces derniers ne sont pas totalement guéris. Notre but est donc de pouvoir offrir de meilleures options de traitement à tous.  

Et, bien entendu, il y a encore beaucoup de patients qui ne répondent pas du tout à Trikafta. Toutefois, une grande partie de notre travail aidera à mettre au point de meilleurs traitements pour ces patients à qui Trikafta ne convient pas.   

La communauté FK a fourni à Fibrose kystique Canada une liste de priorités de la recherche. Dans votre proposition, vous mentionnez que vos travaux tenteront de guérir la FK à l'aide de thérapies géniques ou à base de cellules souches tout en allégeant le fardeau des traitements. Expliquez-nous comment vous vous y prendrez et pourquoi ce sujet d’étude est important. 

Si l’on parvient à identifier des protéines essentielles qui interagissent avec la CFTR et les gènes qui les contrôlent, grâce aux thérapies géniques, nous pourrons déterminer si la CFTR répondra positivement à un traitement ou non. Par la suite, nous pourrons travailler avec des gènes modificateurs auprès de la CFTR. Nous pourrons miser sur des traitements qui renforcent ou diminuent la fonction de ces gènes chez des patients donnés. En combinant cela avec la réparation de la fonction de la CFTR, nous pourrons améliorer le traitement.  

Pour ce qui est des thérapies à base de cellules souches, je crois qu’une meilleure compréhension du fonctionnement de la CFTR à l’intérieur de la cellule nous mènera vers un traitement plus efficace pour guérir la FK, et que les cellules souches nous permettront peut-être même de traiter les patients à l'avenir.  

Félicitations pour votre bourse de chercheur en début de carrière. Selon vous, à quel point est-ce important pour Fibrose kystique Canada de financer des chercheurs en début de carrière comme vous? 

C'est extrêmement important. J’ai un réel intérêt pour ce domaine d’étude depuis le tout début du projet, et je veux faire une différence. Pendant très longtemps, nous avons travaillé sans aucun financement. Toutefois nous savions que nous étions en mesure de faire d’importantes découvertes. Alors, quand Fibrose kystique Canada a décidé de nous financer, c'est vraiment venu valider tous les efforts que mes étudiants et moi-même avons déployés et cela nous a réellement motivés à continuer.  

En tant que chercheur en début de carrière, il est difficile d’être reconnu. Alors, tout financement qui peut nous aider à garder nos étudiants est très précieux pour nos travaux. C'est aussi une forme importante de reconnaissance envers tout le dur labeur consacré à nos travaux. Ce financement de Fibrose kystique Canada a donc été extrêmement précieux pour nous. À mon avis, peu importe le domaine, les bonnes ou les nouvelles idées apportent toujours du positif. Je sens en outre que j'ai été très bien accueilli dans le domaine de la FK; cette subvention nous a aussi permis d’intégrer le réseau de la FK et d’obtenir des conseils, ainsi que des réactifs et des lignées cellulaires de collègues du domaine, ce qui a été extrêmement précieux.   

Quels changements entrevoyez-vous pour les personnes fibro-kystiques au cours des prochains 5 à 10?ans? 

Dans les 5 à 10 prochaines années, nous pouvons nous attendre à la mise au point de modulateurs de la prochaine génération, qui auront une grande incidence sur la vie des patients FK et qui seront des traitements encore meilleurs. Nous aurons fait encore plus de progrès pour traiter les complications non pulmonaires associées à la FK, comme les troubles gastro-intestinaux et les exacerbations pancréatiques, surtout grâce à des traitements plus efficaces. Étant donné que la population fibro-kystique canadienne vit désormais plus longtemps, je crois que les travaux de recherche exploreront les défis de santé auxquels les patients plus âgés font face. Je crois aussi que les efforts déployés pour bâtir des réseaux dans certaines régions du monde qui ne possèdent pas de programmes élargis de dépistage, comme en Inde et en Chine, permettront d’orienter les traitements futurs pour les patients de partout dans le monde.