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Dr Zongchao Jia - Le rôle de la polyphosphate kinase dans la mise au point de nouveaux traitements contre les infections à Pseudomonas aeruginosa
Dr Zongchao Jia - Le rôle de la polyphosphate kinase dans la mise au point de nouveaux traitements contre les infections à Pseudomonas aeruginosa

Le Dr Zongchao Jia, professeur et chercheur à la Queen’s University, a récemment reçu une subvention de Fibrose kystique Canada pour son étude de la polyphosphate kinase dans P. aeruginosa et son rôle dans l’infection des cellules de l’hôte pour mettre au point de nouveaux traitements). Nous vous invitons à lire l’article ci-dessous pour en savoir plus sur le Dr Jia et sa contribution à la recherche sur la fibrose kystique 

Quelles sont les infections à PA? 

Pseudomonas aeruginosa (PA) est un agent pathogène opportuniste, ce qui signifie qu’il demeure inactif jusqu’au moment propice. Lorsque le système immunitaire est affaibli, comme au moment d’une brûlure, d’une coupure ou de la chimiothérapie, ces bactéries saisissent la chance de s’activer et de causer des dommages. Bien que son mode d’infection soit comparable à d’autres bactéries, le principal problème avec les infections à PA est que, bien que ce pathogène demeure généralement inactif, une fois qu’il est activé, il peut être très nuisible. De plus, la plupart des antibiotiques ne sont pas très efficaces contre cette infection, ce qui pose un sérieux problème en raison de son haut degré de transmission et de la gravité de l’infection  

Quels sont les défis ou les complications associés à cette infection, plus précisément chez les personnes FK? 

Pour les personnes FK, le principal problème est que ce type d’infection endommage les poumons de manière progressive et de diverses façons. Non seulement il affaiblit les poumons, mais il réduit leur capacité et détériore la fonction pulmonaire. Cependant, le véritable défi dans le traitement de cette infection est sa résistance à plusieurs médicaments. Il y a quelques années, l’OMS a publié une liste de bactéries pour lesquels nous avons un urgent besoin de nouveaux antibiotiques et Pseudomonas figurait au deuxième rang de cette liste.  

Une fois qu’une personne contracte cette infection, il est extrêmement difficile d’en guérir parce qu’il n’existe pas de traitements véritablement efficaces. Bien qu’il existe des antibiotiques qui tentent de maîtriser cet agent pathogène, il est très difficile de s’en débarrasser complètement (de l’éradiquer).  

Pouvez-vous donner un aperçu de votre projet de recherche?  

Il y a une dizaine d’années, nous nous sommes penchés sur l’étude du système de sécrétion de toxines de la PA. Nous avons cherché à comprendre comment les toxines étaient reconnues et transportées à travers ce système. En cherchant un moyen de le désactiver pour que la bactérie cesse de libérer des toxines, nous avons accidentellement identifié un composé qui semblait prometteur, mais il s’est avéré qu’il ciblait plutôt la polyphosphate kinase (PPK), un type d’enzyme dans les bactéries. En inhibant cet enzyme, il est possible que nous puissions rendre la bactérie moins virulente sans pour autant qu’elle développe une résistance aux antibiotiques. Cette approche, connue sous le nom de médicament antivirulence, est prometteuse, mais connaît un succès limité jusqu’à présent. Dans le cadre de l’étude, nous cherchons à identifier et évaluer des composés qui nous permettront de développer davantage ce concept. 

Qu’est-ce qui vous a inspiré à faire de la recherche dans le domaine de la fibrose kystique, et plus précisément, qu’est-ce qui vous a inspiré à mener cette étude précise? 

Je crois que cela nous ramène à ce que je considère une découverte accidentelle. Dans le cadre de nos travaux sur le système de sécrétion des toxines, notre objectif principal n’était pas de mettre au point des antibiotiques, mais plutôt de mieux comprendre le processus. C’est par pur hasard que nous avons découvert le composé dont j’ai fait mention plus tôt. Comme la PA est l’une des bactéries causant les infections pulmonaires les plus graves chez les patients FK, nous avons alors saisi l’occasion de travailler directement dans le domaine de la recherche sur la fibrose kystique 

En ce qui concerne les priorités de recherche de FK Canada qui ont été établies avec la communauté FK, vous avez mentionné que votre travail vise à contribuer à l’éradication des infections chroniques à PA. En quoi cela sera-t-il important pour la communauté FK? 

Dans le domaine de la recherche sur la FK, nous savons que Trikafta a un impact majeur. Cependant, pour certains patients porteurs de mutations rares, Trikafta n’est pas efficace, et pour d’autres, des infections graves se sont déjà produites. Bien que les modulateurs puissent gérer les symptômes et améliorer la qualité de vie, ils ne parviennent pas à éliminer complètement la PA des poumons, ce qui pourtant essentiel pour un rétablissement complet. C’est pourquoi la mise au point d’inhibiteurs de ces bactéries demeure si importante. Les thérapies combinées, comme deuxième ligne de défense contre les infections persistantes, pourraient être essentielles. Ce type de recherche demeure très important. 

Comment entrevoyez-vous les cinq à dix prochaines années? 

Les modulateurs, comme Trikafta, ont eu un impact énorme sur la communauté FK, et j’espère qu’on parviendra à améliorer ou perfectionner leur efficacité davantage. En combinaison avec un futur traitement par inhibiteur de PA, encore plus de personnes FK pourraient vivre plus longtemps et en bonne santé. Je crois sincèrement que nous commençons à voir la lumière au bout du tunnel et je suis optimiste quant au travail que font les chercheurs du domaine de la FK pour atteindre cet objectif. L’avenir est prometteur pour la recherche sur la fibrose kystique